#1 « Faut que je parle, ou je vais exploser. »

#2 « Il n’est pas venu me chercher mercredi soir, alors qu’il vient toujours. Ca fait cinq jours que j’ai froid même en portant une veste. J’ai jamais eu froid comme ça. Jimmy et Marvel me prennent dans leurs bras à chaque fois qu’ils me voient trembler, mais ça ne me réchauffe pas. Ils n’arrivent pas à me promettre que tout ira bien sans avoir envie de chialer. Moi, je ne sais même pas si j’ai envie de pleurer ou pas. Si je n’avais pas froid, je ne sentirais même pas mon corps. J’ai l’impression de flotter. Ou peut-être que je me noie. J’suis bourrée. Mais j’ai quand même froid, putain. »

#3 « Vous trouvez que je parle trop, c’est ça ? Bah c’est peut-être parce que vous parlez pas assez, non ? Peut-être que si vous en placiez une, de temps en temps, je vous écouterais. »

#4 « J’ai l’impression qu’on m’a mis dans la tête une machine à images qui défilent à 100 à l’heure. Y’a toute notre histoire qui se déroule en une seconde, comme ça, en boucle. Comme si j’arrêtais pas de voir ta vie avec moi, encore et encore. Comme quelqu’un qui mourrait toutes les secondes. Est-ce que c’est ce qu’il m’arrive ? Est-ce que c’est possible ?  »

#5 « Il est grand, il est beau. Il rayonne. Il joue bien. J’adore ses pompes. J’veux les mêmes. J’adore ses bras. Est-ce qu’ils enlacent bien ? »

#6 « Dis… Tu voudrais pas me dire les trois premiers mots qui te passent par la tête, s’il te plait ?

Du coup, j’attends.
Des fois que le vent les dise.
Mais il dit rien.
C’est pas grave.
Je reviendrai demain. »

#7 « C’est con, je t’ai jamais demandé si tu voulais être enterré. J’ai jamais pensé que tu pouvais en avoir besoin, faut dire. J’veux dire, tu devrais être increvable. T’as rien à faire là-dessous. Pourquoi t’es pas avec moi ? Tu fais pleurer Jordy et Marvel, à pas être là, comme ça. C’est pas très sympa, quand même. Et puis moi, j’ai froid, sans toi, même en portant une veste. J’ai jamais eu froid comme ça. J’fais que trembler, on dirait un animal effrayé. »

#8 « J’adore son visage. Il est parfait, avec ses cheveux devant ses yeux fermés et son mi-sourire, comme s’il n’y avait que son violon et lui qui existaient. Moi aussi, je veux exister. Je m’avance vers lui sans vraiment m’en rendre compte. Je connais la chanson qu’il joue, donc je me mets à la chanter quand j’arrive en face de lui. Wind of Change. Il ouvre les yeux quand il m’entend, et son sourire s’agrandit. J’vais défaillir. »

#9 « Tu veux une glace ? J’ai chaud, même à l’ombre. J’ai jamais eu chaud comme ça. Pas toi ? Alors viens, je te paie une glace et tu pourras me raconter ta vie, et je te raconterai la mienne, et après, on imaginera notre futur tous les deux. Parce que crois-moi, tu ne te débarrasseras plus jamais de moi. On est greffé à l’âme. C’est obligé. »

#10 « J’aime tellement son rire, j’aimerais l’entendre encore. J’ai tellement chaud, sous son regard. J’ai jamais eu chaud comme ça. J’ai l’impression de sentir tout ce qu’il se passe autour de moi. Le moindre changement dans la brise, le moindre rayon de soleil qui nous touche. »