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« Different Breed × Ty »

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Ty Gordon

Ty Gordon


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MessageSujet: « Different Breed × Ty » « Different Breed × Ty »  Icon_minitimeLun 9 Déc - 11:57


Je n’y connais rien en anniversaire. C’est Bosco qui a décidé de dire que j’avais huit ans, quand je l’ai connu, et depuis, ceux qui savent en quelle année cette rencontre a eu lieu parviennent à m’assigner un âge. Apparemment, j’ai 19 ans. Mais compter les ans à une date précise n’est pas quelque chose qui m’a paru être une grosse nécessité, compte tenu du fait que j’ignore ma date de naissance. L’on pourrait considérer mon entrée dans la famille de Bosco comme tel, certes, mais je crois que je ne comprends pas vraiment cette pratique. Est-ce parce que les gens sont soulagé d’avoir réussi à vivre une année de plus sans mourir, qu’ils font la fête ? Ou sont-ils fiers d’avoir gagné une année de sagesse et d’expériences supplémentaires ?

Je regarde Bosco souffler ses bougies et prendre dans ses bras les gens qui constitue sa famille pour leur faire un baiser paternaliste et dominant sur la joue. Pour Bosco, je pense que célébrer son anniversaire est un moyen de rappeler à tout le monde que malgré le passage des années, il reste le Renard. Qu’il contrôle toujours son empire, et qu’il reste un roi parmi les insectes. Ce n’est rien d’autre qu’un stratagème pour mettre en avant le fait qu’il est increvable et pour assertir son pouvoir sur nous tous.

Pour ma part, je reste en retrait, j’observe sans prendre part aux festivités. Je reste aux aguets. Toujours sur le qui-vive. Les célébrations et les foules me rendent nerveux. Trop de choses peuvent mal tourner, trop de dangers peuvent échapper à ma vigilance. L’alcool aidant, les caractères deviennent volatiles, les personnes cherchent les interactions plus qu’à l’accoutumée. Les confrontations deviennent inévitables, et il n’y a pas, dans le passé, eu une seule soirée où une bagarre n’ait pas éclatée. De plus, je déteste avoir à participer aux conversations.

« Pssst. » Je me retourne et trouve, Mina, la fille de Lochlan, à moitié cachée par une porte entrouverte. Elle a fêté ses 17 ans, récemment, et même si, physiquement, elle fait plus, je n’ai jamais vu quelqu’un être aussi résolu à se comporter comme une enfant. Elle est belle mais capricieuse. J’ai horreur de ça.

Elle me sourit et me fait signe de la suivre. Je sais ce qu’elle veut. Elle me fait des avances depuis qu’elle est en âge d’avoir des pulsions sexuelles. Et j’y réponds depuis que son corps est devenu celui d’une adulte. Si une femme veut coucher avec moi, je ne vois pas l’intérêt de dire non. Mais pas ce soir. Je n’ai pas envie d’être détendu et distrait. Je veux rester en alerte. Je lui fais donc signe que “non” de la tête.

Elle adopte alors un air boudeur, ouvre la porte et s’avance vers moi. « S’il te plait. » dit-elle en laissant traîner la dernière syllabe, telle une enfant demandant une faveur à un parent. Je souffle et reporte mon attention sur la soirée. « Je bosse. » Lui dis-je, sachant que ça ne l’arrêtera pas. Elle s’approche et me touche du bout du doigt. Je ne la regarde pas, mais je sais que sa lèvre est toujours en avant et que son regard est toujours suppliant. « Tu peux prendre une pause. Je suis sûre que tu peux être très rapide quand tu le veux. C’est bien pour ça qu’on t’appelle Brisk, non ? »

C’est un peu pathétique de se contenter du minimum juste pour un peu d’attention. Elle a besoin de se sentir exister aux yeux des hommes qui l’entourent. Ca lui donne un air désespérée. Il s’avère que malgré tout ce que je pense d’elle, je trouve qu’elle mérite mieux que ça. Elle vaut mieux que l’image de jeune fille disponible et prête à tout pour plaire qu’elle s’amuse à montrer à tout le monde. Je la connais depuis que nous sommes enfants. Je sais que c’est une jeune fille futée qui veut juste être appréciée dans un milieu qui n’apprécie pas les femmes. J’approche donc mon visage du sien sans quitter la fête des yeux et lui murmure à l’oreille : « Tu mérites mieux que la demi-mesure. Soit je te donne toute mon attention, soit je ne te donne rien. » Je m’éloigne un peu pour la regarder dans les yeux. Elle a perdu son air boudeur, et ses traits trahissent un mélange d’émotions qui s’opposent dans un combat rageur.

Je sais que le sentiment dominant sera la honte. Et qu’avec la honte, viendra l’agressivité. Qu’elle préfèrera se sentir rejetée plutôt que d’admettre que sa vertue ne devrait pas être bradée. Et ça ne manque pas, je vois la colère prendre le dessus. « C’est des conneries, ça. “Tu mérites mieux que la demi-mesure.” » ajoute-t-elle en prenant une voix plus grave, pour se moquer sèchement de ce que je venais de lui dire. « Tu passes ton temps à te contenter des miettes que Bosco ou mon père te balancent, et tu essaies de me prendre, moi, de haut, dans toute ta superbe d’homme fort et viril, en me faisant passer pour celle qui attend docilement qu’on daigne lui jeter un susucre. Si tu ne veux pas me baiser, je trouverai quelqu’un d’autre. J’ai pas besoin de toi, pour exister. »

Je réagis sans même réfléchir. J’aimerais pouvoir dire que c’est le fait qu’elle m’ait tenu tête, mais c’est de la simple possessivité. L’idée qu’un autre la touche… Elle n’est pas à moi, je ne suis pas amoureux d’elle. Je ne l’apprécie même pas. Mais un instinct primal me prend. Elle m’a eu. Je l’attrape par le bras et la tire vers la porte derrière laquelle elle se trouvait, plus tôt. La porte du couloir. Je la traine dans la pièce qui me sert de chambre. Un lit, une commode et des armes. C’est tout ce qu’elle contient. Tout ce dont j’ai besoin. Mais, là tout de suite, on s’en fout autant l’un que l’autre.

A peine sommes-nous arrivés qu’elle m’embrasse, et je lui rends son baiser. On se déshabille l’un l’autre tout en s’embrassant. Il n’y a rien de romantique, tout est purement bestial. Chacun essaie de posséder l’autre, de l’absorber, de le dominer. Y’a du mépris dans tout ce que l’on se fait. Elle, parce qu’elle m’en veut. Moi, parce que je la veux. Pour moi tout seul.

Parce qu’elle a raison, je n’ai rien à part le peu qu’on daigne me donner. Mais avec elle, je prends ce que je veux. Et ce que je veux, c’est ne rien laisser. Et elle fait pareil. Elle n’essaie pas de me plaire, de faire ce que j’aime, comme elle en a l’habitude. On ne se donne rien, on essaie de prendre tout ce que l’autre a, car je l’ai blessée dans son orgueil, et qu’elle a réveillé le mien.

L’on ne se calme qu’une fois que nous avons tous les deux jouis. Après quoi, nous nous séparons comme d’un commun accord. Elle chope le premier truc qui traine (son gilet), se couvre avec, prend un paquet de clope dans la poche, se hisse sur la commode et s’allume une clope avant de me jeter le paquet et le briquet en silence. Je prends une cigarette et l’allume. La clope au bec, je récupère mon caleçon au sol et l’enfile, laisse tomber le paquet de cigarette et le briquet sur sa robe et vais me poser contre la fenêtre, à l’opposé d’elle. « Tu fais chier. » me dit-elle alors, le regard noir. « Tu peux pas être normal, de temps en temps ? On pourrait s’aimer, tout plaquer et les laisser dans leur merde. Pourquoi tu me laisses pas t’aimer ? » Je hausse les épaules. J’en sais rien. Pourquoi est-ce que je la laisserais m’aimer ? De toute façon, le problème n'est même pas là : « Tu ne m’aimes pas. » Je réponds, parce que ça, je le sais. « Mais je pourrais. On est pareil, toi et moi, dans le fond. A essayer de se faire une place dans un monde qui n’en a rien à foutre, de nous. On pourrait se serrer les coudes. » Je secoue la tête. « T’as pas la moindre estime de toi-même, comment pourrais-tu aimer quelqu’un que tu considères comme étant comme toi ? »

Elle lève la tête et appuie son crane contre le mur, les yeux fermés. Fatiguée, mais pas juste physiquement. Fatiguée de la vérité. « Et toi, pourquoi tu m’aimes pas ? » Parce que j’aime rien, et j’aime personne. Peut-être que j’ai perdu mes émotions en même temps que ma mémoire. Ou peut-être que je suis né comme ça. Peut-être que j’ai toujours été tout seul. « J’aime personne. » Elle baisse la tête et me regarde intensément. « Et Bosco ? » Je hausse les épaules, à nouveau. « J’ai une dette, envers lui. C’est pas de l’amour. Je lui dois tout. C’est tout. » Elle acquiesce parce qu’elle ne veut pas insister. « Et sa femme ? Elle nous disait toujours que t’étais comme un fils, pour elle. » Elle fait le signe de croix, parce que c’est ce qu’ils font tous quand ils parlent de Maria Tiscali. Ou de tous les morts qu’ils respectent. Je ris amèrement. « Elle m’apprenait les tables de multiplications et me nourrissait pour pas que je crève dans leur salon. Je lui en serai toujours reconnaissant, mais part ça, que dalle. Ceci étant dit, j’y connais rien, mais je suis presque sur qu’une mère fait plus que ça. A toi de me dire, t’en as une. » A son tour de rire amèrement. Elle déteste qu’on parle de sa bimbo de mère. Si elle n’avait pas peur de se prendre une trampe par Lochlan, il y a bien longtemps qu’elle aurait baiser toute la “famille”. Sauf moi. Moi, elle m’a toujours vu comme un animal de compagnie sauvé de la rue, mais toujours tâché par sa saleté.

Mina descend de la commode pour aller ramasser son paquet de cigarettes, puis vient se poser à côté de moi. Elle en reprend une me laisse faire pareil, et les allume. Elle prend nos mégots, qu’on avait tous les deux gardé dans la main et les jette par la fenêtre. Elle pose ensuite sa tête sur mon épaule. « Faudrait qu’on apprenne à s'aimer l’un l’autre, je pense. Ca nous ferait au moins une personne chacun. »  Je tire une taffe. Ca parait plus facile à dire qu’à faire. Je ne saurais même pas par où commencer. Je ne sais même pas si j’ai envie de faire l’effort. Mais je pouffe un petit sourire quand même, parce que je viens de penser à quelque chose qui va la faire rire aussi.

« Puis ça ferait chier tes parents. Gagnant-gagnant. »
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